Une certaine idée de la France...

Tribune libre – sans filtre – écrite au vitriol, annotée, et réactualisée en temps réel. Signée, David JEAN, blogueur engagé à dessein de révéler une « certaine idée de la France » : Vision – Républicaine – d'un État-Nation, à la fois riche et fier de ses racines Judéo-Chrétiennes, fort de ses traditions, ancré dans le Gaullisme Social – initié par le Colonel François de La Rocque et ses Croix-de-Feu dans le cadre du Parti Social Français, puis, incarné dans la Résistance et la Victoire par le Général De Gaulle, chef de la France Libre – aujourd'hui, en quête de la Renaissance du Nationalisme Chrétien : « Le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas » [Malraux]

SERVICE PUBLIC - Lieutenant-Colonel de LA ROCQUE - 1934

Le colonel François de La Rocque sous l'arc Arc de triomphe, le 14 juillet 1935 © Gaston Paris / Roger-Viollet

Le colonel François de La Rocque sous l'arc Arc de triomphe, le 14 juillet 1935 © Gaston Paris / Roger-Viollet

Sacrilège ! – Ce 1er Décembre 2018, à l’occasion du troisième acte du mouvement contestataire des Gilets Jaunes, la place Charles-de-Gaulle fut livrée à une horde de barbares d’ultra gauche – agrégat d’anarchistes et de racailles que sont les black blocs, no borders, antifas, communistes, tous unis dans une vaine tentative de récupération d’un mouvement populaire qui leur échappe totalement et auquel ils sont totalement étrangers – dans une toute aussi vaine stratégie du chaos, le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a délibérément laissé aller et laissé faire ces casseurs – uniquement là pour casser du flic, piller des commerces, saccager les lieux publiques, souiller les symboles de la Nation – et ce, dans l’unique but d’amalgamer une bonne fois pour toute, l’ultra gauche emportant tout dans sa folie destructrice et l’éveil révolutionnaire d’une certaine droite. Par voie de conséquence, les délinquants se sont déchainés en toute impunité face à des forces de l’ordre enchainées par des consignes hiérarchiques leur interdisant d’affronter cette délinquance urbaine. Alors que la place Charles de Gaulles n’était plus qu’une étoile rouge incandescente, saccagée, l’Arc de Triomphe fut pillé, souillé, et comble de l’ignominie, cette profanation fut commise et diffusée en direct dans tous les médias internationaux.  Quelle déchéance nationale ! 

[De l'ignominie : profanation de l'Arc de Triomphe]

J’insiste – cette profanation n’a rien de « sauvage », car aucun instinct primaire répondant à une loi naturelle ne saurait justifier un tel acte, la survie de tels individus ne tenant en aucun cas de la destruction de ce symbole de mémoire collective. Cette profanation est ni plus ni moins qu’un acte de barbarie, commis par une délinquance urbaine sans foi ni loi. Comble de l’ignominie, cet acte fait suite aux commémorations du centenaire de la Victoire de 14-18. Or, dans les années 40 sous occupation des forces du IIIe Reich, les nazis eux-mêmes, pour lesquels la défaite et les sanctions de la première guerre mondiale furent vécues comme une humiliation, n’avaient osé, ni souiller, ni détruire ce haut lieu de dignité nationale. Concéder un tel symbole à des fins politiciennes est d’autant plus indigne de la Cinquième République.

Or il y eut un précédent, dans le contexte de l’entre deux-guerres – qu’affectionne tant notre Président de la République – plus précisément en Aout 1927. Faisant suite à l’exécution aux États-Unis de deux anarchistes – alors que les réseaux sociaux n’existaient pas encore, les chaînes d’information continue non plus – l’occasion opportune – s’il s’en fallait une – pour les communistes qui fomentèrent des émeutes dans les capitales Européennes, dont Paris. Paris qui fut livrée aux saccages des heures durant – on ne s’aurait s’empêcher de faire un parallèle fortuit avec les évènements de ce 1er Décembre 2018 – au cours desquels la tombe du solde inconnu fut souillée.

De cette profanation – la tombe souillée du soldat inconnu – naquît le mouvement Croix-de-Feu, fondé le 26 Novembre 1927.

Citations - SERVICE PUBLIC - Lt Colonel François de LA ROCQUE - Éditions Bernard Grasset - 1934 :

[1] « Loin de moi l’idée d’offrir à l’inquiétude française une panacée contre les maladies du temps présent ou un narcotique permettant à la nation d’enfanter sans douleur la formule des temps nouveaux. » 

[2] « […] il faut restaurer d’abord la moralité publique, l’autorité de l’Etat, la mystique française. Avant cela, l’ordre ne serait que désordre ; »

[3] « Mystique Française, d’une France qui se survit et qui progresse. Réveil de la conscience individuelle et collective du peuple par l’épanouissement libre et encouragé de ses ressorts essentiels ; ceci dans le cadre protecteur, coordinateur et conducteur de disciplines nationales rénovées, imposées. Élimination des influences irresponsables, clandestines, égoïstes qui, sous le signe du parasitisme et de l’étatisme, corrompent l’existence publique, s’opposent au reclassement des valeurs. Adaptation des progrès sociaux et scientifiques aux données fixes dont nulle civilisation ne saurait se passer sans retour à la barbarie préhistorique : Travail, Famille, Patrie. »

[4] « […] ; garder son affranchissement réel et visible de toute influence extérieure ; assurer sa subordination constante aux commandements laissés par nos quinze cent mille morts. »

[5] Notre mystique

« Car nous avons une mystique. La grande pitié de la France a pour cause cette vague de matérialisme où Anciens Combattants et Hommes de l’après-guerre se sont dissociés, séparés, heurtés. Croix de Feu et Volontaires Nationaux nous avons dominés le flot des appétits et des revendications. Et nous avons gardés le contact avec tous les Martyrs de la Passion Française ; ainsi avons-nous fais rejaillir la mystique nationale, riche d’élan, d’héroïsme, d’abnégation, de vigueur comme au temps de Jeanne d’Arc, de Fontenoy, de Valmy, de Montmirail, de Verdun.

Croix de Feu, mes anciens compagnons des premières lignes, et vous, hommes des générations suivantes qui êtes leurs Volontaires, voici votre mission. Vous donnerez la Foi à ceux qui cherchent un signe pour vaincre leurs frayeurs et leurs scepticismes. De toute part les bonnes volontés françaises surgissent et se cherchent, vous les rassemblerez dans votre sillage lumineux. Voyez net. Pensez simple. Soyez des réalisateurs, non des rhéteurs. »

[6] « Il ne suffit pas de dénoncer le mal. Il faut, pour s’y attaquer, en faire l’analyse et en déterminer les éléments constitutifs. La déchéance génératrice de nos épreuves s’est manifestée dans le jeu des institutions, dans l’activité des hommes, dans l’expression même du sentiment populaire. Nous examinerons d’abord les causes de la situation actuelle sous ces trois espèces distinctes. »

[7] Défense nationale

« Égale impuissance dans le domaine de la Défense nationale, retombée sous l’esclavage du parlementaire dégénéré. »

[8] « On a cherché à s’aveugler sur la véritable cachexie où dépérissait l’armée. On s’est replié sur l’imbécile idolâtrie du matériel, - certes indispensable – véritable culte du Veau d’Or, préjugeant non seulement la production industrielle et par séries, mais aussi l’invention hypothétique, mais aussi les crédits imaginaires ; on a confondu asservissement à la machine avec service de la machine ; on a oublié les limites de sursaturation des unités en engins. »

[9] « De même pour l’économique. J’entends bien que les bouleversements survenus à travers les lois et les coutumes des échanges humains ne se limitent pas à nos frontières. On ne peut nier l’étendue des troubles apportés par la masse énorme et oscillante des dettes interalliées, des réparations, des transferts, par les remous brutaux des faillites volontaires du Reich, par le suréquipement industriel de 1914-1918, […]. Il est impossible de ne point se préoccuper de ce protectionnisme hostile où les peuples qui s’abandonnèrent le plus follement aux ivresses du « laisser faire et laisser passer » renferment désormais leurs productions, leurs devises. »

[10] « Que dire des institutions sociales ? […] Prétendra-t-on que les Sous-Secrétariats à l’Enseignement technique aient fait sérieusement avancer l’affaire capitale de la préparation professionnelle ? Osera-t-on soutenir que les ingérences d’un fonctionnarisme chaque jour gonflé aient rempli un autre office que celui de la « mouche du coché » ? A-t-on poursuivi l’action sociale vers son objectif supérieur, l’amélioration du sort des humbles, en élevant le niveau de chacun et non point en exacerbant les prétentions et les haines ? A travers le sinusoïde contradictoire des prospérités et des banqueroutes, a-t-on songé à utiliser l’excédent des forces intellectuelles, à soutenir les victimes de l’incertitude boursière, des conversions ? A-t-on prévu la crise qui s’annonçait inévitable ? A-t-on réaménagé l’assiette de la main d’œuvre française, limité l’afflux qualitatif et quantitatif de la main d’œuvre étrangère ? […]

[11] « Les répercussions seront pour le successeur. Et la mondanité, l’humanitarisme célèbrent à l’envi la Mosquée de Paris, l’école de Grenade ; et, simultanément, se ridiculisent les « Nessara » (Nazaréens : c’est ainsi que les musulmans désignent les hommes d’origine européenne) dans ces institutions à l’abri desquelles se rencontrent les ennemis de notre civilisation. »

[12] Le pantalon « garance »

« Nous sommes affublés, comme le fantassin de 1914 de son pantalon garance, d’un lot d’institutions périmées. Notre tempérament généreux s’y étiole. L’éducation et le comportement des hommes – tout d’abord des conducteurs d’hommes – s’y dévoient au point de nous acheminer vers la subversion ou vers l’esclavage. »

[13] « La France a perdu le sens de la vérité, et, avec lui, la notion hiérarchique des valeurs. »

[14] « Les jeunes. » […] « Aux époques de médiocrité, d’insuffisance, le signe du dénuement intellectuel est souvent d’adopter des termes tout faits, comme si leur vertu dispensait de travail et de réflexion. » […] « Voici dix années au moins qu’on nous parle des « Jeunes », que certains « Jeunes » nous parlent d’eux-mêmes. » […] « J’ai rencontré des « Jeunes » à la calvitie confirmée, au ventre bedonnant ; » […] « Il y a eu aussi – hélas ! – des « Jeunes de métiers ». » […]

« Ceux qui veulent s’annexer les jeunes, quittes à les inventer, leur offrent deux écoles également meurtrières. « Conservatisme » aveugle par égoïsme, par tempérament sur les nécessités sociales qui s’imposent à nos intelligences et à nos cœurs. Ou bien régression vers la paléontologie de l’Internationalisme et du Marxisme. Or les « Jeunes » signifient congé aux fruits secs ; ils veulent vivre. Français de complexions, d’âges, de formations différentes, ils tiennent à leur personnalité ; ils cherchent à unir leurs énergies diverses et à les faire converger vers l’intérêt supérieur de la nation. Ils se refusent à être des instruments. Ils ne se targuent pas d’être des arbitres. Leurs aînés continuent, sans hiatus, les moins âgés d’entre nous. Ils nous suivent, sans plus. Les tirades sur leur jeunesse me rappellent les exclamations des gens de l’arrière sur notre « bonne mine », pendant nos permissions de détente. L’effet produit est analogue. »

[15] « Nos « 25-30 ans » ont été formés à l’école du scepticisme. A qui se confier parmi les dirigeants sans boussole, parmi les bavards sans caractère, parmi les velléitaires impuissants ? Qui croire parmi ces hommes garantissant la violation de leurs principes, votant à l’inverse de leurs déclarations, donnant à leurs jérémiades privées le démenti de leurs alliances et de leurs actes d’hommes publics ? Hymnes à la production, appels à la jouissance résonnaient encore à leurs oreilles lorsque déjà, sous leurs yeux, s’enflait le tourbillon des faillites, des humiliations, s’annonçait le chômage. C’est parmi les hommes de 25 à 30 ans que nous trouvons les juges les plus sévères ; ils forment et formeront, à la mesure de leur expérience confirmée, la phalange la plus homogène, la plus sage, la plus résolue. Comme nous, ils ne se paieront pas de mots. Comme nous, ils exigeront, dans la Cité, un ordre constructif, réaliste, vigoureux. »

[16] 1934

« En 1934, la situation est entièrement renversée. Les réserves de la fortune publique sont usées ; la crise économique sévit, s’étend, s’aggrave. Les réserves de la confiance publique n’ont plus qu’une valeur négative, à terme échu. Le Parlement, ayant dépassé la mesure, est déconsidéré. Débordant sur les pouvoirs, il leur a communiqué son état infectieux. Le peuple ne croit plus en ses représentants, même s’il accepte de les réélire. Et les générations d’après-guerre, dont le sang a retrouvé sa chaude circulation, veulent de la propreté, de la vie. En face d’elles, le conservatisme apeuré de M. Prudhomme et le M. Jourdain, l’inhumaine pédagogie de Karl Marx, s’efforcent encore de précipiter les énergies jaillissantes vers le nouveau cul-de-sac de ne je ne sais quelles opérations électorales. Ce serait reculer pour mieux courir à l’abîme. Ce serait lancer la France dans les hasards mortels d’une révolution. Et au milieu de quelles conjonctures extérieures. Les hommes de l’après-guerre veulent, en 1934, une restauration de l’ordre ; de l’ordre ils attendent une réadaptation de l’organisme national. Ils ont été trop souvent éprouvés pour se contenter de promesses. Édifiés sur le prix des improvisations, ils préfèrent, à une aventure bruyante et bâclée, l’effort d’un redressement rigoureux et soutenu»

[17] « Démagogie inconsciente, combien dangereuse. Le chef a reçu mission de diriger. Il a obtenu la confiance et l’affection des siens. Il a l’autorité ; son poste le situe à distance des incidents de détail ; il possède la vision globale des choses, la notion exacte du but. Et, chef, il renonce à guider, il se contente de suivre. Il préfère l’abandon de sa tâche à l’éventualité de quelques dissidences. Comme si l’abandon, l’ingratitude, l’impopularité n’étaient pas préférables à la plus légère faiblesse dans l’exercice d’une responsabilité reçue. L’oubli de pareils préceptes explique à lui tout seul toutes les déroutes. Il ne s’agit dans les circonstances actuelles ni de se faire acclamer ni de se faire conspuer. A partir du moment où l’on entraine un seul homme derrière soi, on lui doit de le diriger conformément à son mandat. S’il déchire ce mandat, alors, alors seulement, on redevient libre ; on est rendu à sa propre individualité. Quand l’intérêt de la Cité se trouve en jeu, les individus ne comptent pas : ils s’effacent. Les chefs de groupement doivent s’imposer, non dans la popularité, fille de la démagogie, mais par leur personnalité agissante et responsable. »

[18] « L’agitation est négative. Elle peut-être un expédient, jamais une méthode. Sa place est à l’antichambre des évènements. »

[19] « Le mot « électoralisme » reviendra ici comme un leit motiv. L’état d’esprit auquel il correspond explique l’improductivité de nos temps médiocres. Les gestes qu’il inspire augmentent la masse des énergies perdues, multiplient les faux chefs ; ils activent la décomposition de l’opinion et précipitent sa chute vers le scepticisme. Agitation, tartuferie, exploitation électorale des générosités individuelles y trouvent leur compte. […] L’électoralisme est devenu pour beaucoup une manière de religion laïque, un couronnement de carrière, une lampe d’Aladin, un abri contre la crise, un gagne-pain, un hochet de la vanité. Ses basses machinations ont pris le nom de technique, ses disputes vulgaires, ses luttes avilissantes ont emprunté à la noble terminologie de nos combats. »

[20] « Quelques mots sur le défaut d’organisation des forces de l’opinion. Dans un pays aussi individualiste que le nôtre, ces forces sont morcelées en une série d’éléments distincts ; chacun d’entre eux possède sa doctrine et son recrutement propre. Ce particularisme n’est pas synonyme de personnalité ni d’homogénéité ; de pareils résultats exigent une besogne ardue, d’autant plus inlassable et précise que les conditions d’existence des participants sont plus hétérogènes. »

[21] « Et voici l’un de mes souvenirs les plus poignants : « Je suis Ministre de l’Intérieur. Des grèves extrêmement violentes se déroulent à X… D’heure en heure, on me téléphone les incidents successifs. Ils s’aggravent. Peut-être vais-je avoir, sous ma responsabilité, à autoriser l’ouverture du feu par le service d’ordre. Vous vous rendez compte de mon angoisse… » Naïvement, j’interromps mon voisin et je commence à lui dire : « La perspective de faire tirer les Français les uns sur les autres est en effet la plus horrible qu’il soit… » Mais le politicien, poursuivant sans même m’entendre : « Ma carrière politique eût été à jamais compromise. »

[22] « Usure nerveuse venant des troubles économiques, sans doute, et nous y reviendrons. Crise de moralité avant tout. Sursaut violent en face d’un spectacle de Bas-Empire, révolte des honnêtes gens contre l’odieuse et malsaine agression d’un coup de force subversif. Tel est le principe, tel est le sujet des évènements survenus en février 1934. Telle est l’origine des menaces toujours suspendues au-dessus de nos lendemains immédiats, si d’une trêve de circonstances ne sort pas la paix restauratrice d’autorité d’abord, constructive d’ordre et de progrès, ensuite. »

[23] « L’examen des années d’après-guerre met en évidence les points sur lesquels s’est particulièrement portée la maladie morale dont nous souffrons. Le sens de la tradition a disparu, la cellule familiale est en voie de décomposition. L’éducation nationale, loin de développer les facultés physiques, intellectuelles, spirituelles des citoyens a failli a sa mission. »

[24] La famille

« La famille est la trame élémentaire de la collectivité sociale. Le développement foudroyant de la science rend ses disciplines plus essentielles que jamais. Les possibilités démesurément accrues que la technicité a ouvert à l’homme pour ses déplacements, pour la diffusion de ses paroles et de sa pensée à travers le monde est accusé du même coup le contraste entre la grandeur de son œuvre et sa propre fragilité. Un domaine d’activité personnelle sans cesse augmenté, n’entraine pas chez l’individu, plus de résistance corporelle, sentimentale, au contraire. Le nombre des maladies ne se réduit pas, l’impression d’abandon, de solitude s’accentue avec les facilités de déracinement. Il n’est que deux issues à un semblable phénomène. L’abolition de la personnalité sous la tyrannie économico-marxiste, avec le retour à la barbarie ancestrale et suppression du bonheur humain ; les innovateurs soviétiques en sont déjà revenus. Le maintien de la famille ; celle-ci demande à être secourue, renforcée, afin de poursuivre son adaptation aux conditions nouvelles.

Maintenir la famille, c’est consolider l’autorité des parents sur leurs descendants mineurs, supprimer l’ingérence de l’Etat dans l’instruction des enfants, lorsque celle-ci dépasse le contrôle avec sanctions judiciaires éventuelles. C’est reconnaître au père ses responsabilités et ses droits de chef, en lui donnant la liberté de teste. C’est assurer à la mère une place éminente au foyer légal, donner à l’épouse, dans toutes les circonstances de la vie de son ménage, devant les périls dont celui-ci peut-être l’objet, les mêmes garanties qu’à l’époux. C’est diminuer les taxes successorales, rétablir ainsi l’amour et le respect du patrimoine, confirmer en France et y consolider la petite propriété. C’est protéger la femme isolée, en lui donnant un statut digne de son intelligence et de son travail. C’est encourager les œuvres consacrées à sa défense dans l’accomplissement du devoir social. […] 

C’est – et j’en prie mes lecteurs de croire que cette recommandation n’est pas vaine – enlever les « leviers de commande » aux hommes dont l’existence privée est, si peu que ce soit, sujette à caution. »

[25] «  Dans une ère tourmentée comme la nôtre, il doit non point enrayer, mais préparer les évolutions historiques. La notion traditionnelle doit être expliquée aux jeunes générations, afin qu'elles ne confondent point le passé lui-même, où elles ne sauraient revenir, avec l’impulsion qui en émane et les soutient dans leur progression vers l’avenir

[…] Les négateurs de la tradition préparent le retour à la préhistoire. Ennemis de l’intelligence et l’humanité, ils n’ont point de meilleurs « racoleurs » que les traditionalistes immobiles. Le culte de la tradition est du ressort de l’éducation nationale. »

[26] « Ne possédant pas de chefs, mais presque uniquement des politiciens et des « fonctionnaires », au sens péjoratif du terme, nous étions condamnés à la déchéance où nous nous enfonçons. »

[27] « Ce constant effort vers la fonction et non plus vers le titre est l’unique procédé susceptible d’éliminer les fausses valeurs, les catégories dirigeantes périmées, les « bons élèves » dont nos cadres politiques, professionnels, sociaux sont encombrés. Il est seul capable d’opérer les sélections, de sanctionner les mérites et les indignités. Il substituera au règne de la paperasse, par lequel on se couvre, celui du service rendu, par lequel on se connaît et se justifie soi-même. Il est conforme par excellence au tempérament français, tempérament de cadres et non de masse. »

[28] « Car le peuple français ne peut rester plus longtemps quémandeur de « sécurité », inquiet de sa sécurité, sensible au seul soucis de sa sécurité. Celle-ci ne saurait être une fin en soi, sauf chez les peuples déchus. Pour les autres, elle est un facteur ou un résultat politique. Elle procède avant tout de la vie, de la volonté de vivre. La France veut secouer le joug des parasites et des ennuques, la France veut vivre. »

[29] « Nulle élévation ne se justifie, ne se maintient, ne s’impose si ses bénéficiaires ne représentent point un constant modèle des vertus civiques. C’est pour avoir perdu de vue cet axiome que tant de hiérarchies, d’aristocraties ont sombré dans le néant. »

[30] « On perçoit dès lors à quel point est artificielle, trompeuse et pernicieuse la théorie de la lutte des classes. La réalité est toute autre. Il y a une bataille généralisée, décousue non seulement pour le gagne-pain, mais aussi pour la fortune rapide et sans limite. Le désordre économique d’après-guerre et la spéculation concomitante ont permis de si foudroyantes réussites que celles-ci, éphémères ou non, ont faussé la notion de l’effort, du gain raisonnable et stabilisé. »

[31] « L’entr’aide civique représente l’essentiel. Elle exige, de ceux qui la pratiquent, « le sens social ». Organiser suivant un cadre prévu et flexible, sans rupture d’équilibre, une incessante montée vers le bonheur matériel, la connaissance intellectuelle, le perfectionnement moral. Faciliter l’ascension des uns, adoucir et enrayer la chute des autres. Assurer aux plus pauvres des conditions de vie satisfaisant aux lois de la dignité humaine, de l’hygiène personnelle et familiale. S’attacher, se lier à cette perpétuelle adaptation comme on protégerait une évolution biologique, en évitant les à-coups et les maladies. Tel est le but.

Le sens social est fait d’intuition, de réflexion, de réalisation et d’amour. Car rien ne se construira de viable, rien de profitable au peuple si l’aide apportée se présente comme un cadeau, non comme un dû. Le pire serait d’y associer la démagogie, la politique. »

[32] Étatisme et œuvres sociales

« L’Assistance publique est un organe d’Etat ; elle est du même coup un refuge pour les déchets du parlementarisme et les électeurs à ménager. De ce fait, elle apparaît trop souvent comme une marâtre impersonnelle, dont les malheureux administrés sont des numéros voués à l’anonymat, à l’abandon, à toutes les déchéances. Pourquoi l’Etat n’abandonnerait-il pas ce monopole, comme les autres ? Pourquoi ne substituerait-on pas à ce monopole des organisations privées, à la fois plus vivantes, plus souples, plus maternelles ? Le contrôle des pouvoirs publics s’exercerait sur elle avec une efficacité accrue. Les progrès moraux et techniques y trouveraient meilleur accès. Et, là aussi, la surenchère électorale n’aurait pas de prise. »

[33] « L’ouvrier, le cultivateur de chez nous sont comme nos soldats de la guerre : ils comprennent, ils admettent ce qui est franc, honnête, simple.

Que les amis du peuple ne se battent pas les flancs pour célébrer l’ouvrier, appeler l’ouvrier, saluer l’ouvrier, embrasser l’ouvrier, suivre l’ouvrier. Qu’ils l’aiment à l’égale d’un frère sans en faire étalage : leur interlocuteur percevra immédiatement cette affection. Qu’ils se pénètrent de cette vérité philosophique, religieuse, essentiellement française : toutes les âmes sont égales : elles ont d’identiques aspirations, des joies identiques, des douleurs identiques, des récompenses identiques. Les hommes qu’elles animent ne sauraient être égaux ; la matière, la vie s’y opposent. Mais l’égalité se fait sur la compensation des droits des uns – les moins favorisés – par les devoirs des autres, ceux qui possèdent un excédent. […]

Ainsi dans la rénovation sociale se poursuivra l’œuvre de fraternité humaine, pour la paix, dans l’union, vers la prospérité. »

[34] « Les inventeurs du dumping sont passés au protectionnisme le plus outrancier. A l’instant où l’interdépendance économique des nations semble devenir une loi inéluctable des tarifs douaniers se dressent le long de frontières inextricablement enchevêtrées par le soi-disant droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; les États opposent les uns aux autres leurs thèses contradictoires de la déflation, de la dévaluation libre ou calculée. »

[35] « En France, chaque parti possède sa doctrine infaillible. Les officiels et officieux sont presque tous attachés au libéralisme, comme au mythe de cette souveraineté populaire dont ils vivent et à laquelle ils ne croient pas.

Mais des « Jeunes vieillards » et des « Vieillards jeunes » vantent la vertu de l’économie dirigée. On se dispute sur l’économie contrôlée, sans savoir exactement la signification que lui attribuent ses différents théoriciens. Encore une fois, revenons au bon sens.

Il n’est pas plus possible de régenter l’économie qu’il n’est possible à l’homme de régler le mouvement de ses muscles à fibres lisses, indépendants de la volonté. La vie économique d’un pays est analogue à celle de notre organisme humain. On peut la suivre, prévoir ses réactions, les étudier, y remédier. On ne l’asservit pas, sous peine de la détraquer, de la détruire. On la surveille, on l’équilibre par le moyen d’inspections et de sanctions et non par des interventions constantes et directes. On la distribue rationnellement dans un cadre approprié.

Ces observations doivent inspirer nos tendances réformatrices. Le « laisser faire, laisser passer » a stimulé la production et les échanges aux heures où le déclenchement de formidables progrès scientifiques demandait, en quelque sorte, un amorçage simultané du commerce universel. Il portait en lui-même ses germes de mort, comme tout ce qui prétend se passer de normes. Il a engendré le capitalisme irresponsable et parasite, ses conséquences l’agio, la spéculation. Il a fait naître des forces clandestines dont la puissance a dépassé celle des Gouvernements, faussé les conditions du travail et le rendement de la production, démoralisé le représentation populaire, déchaîné le matérialisme. Ces excès ont préparé le lit du marxisme et provoqué la stérilisation par l’Etatisme. »

[36] « En même temps, il faut, suivant le terme dont nous préférons nous servir aux Croix de Feu, instaurer la « Profession organisée ». C’est l’œuvre fondamentale d’où sortiront ensuite les progrès et les améliorations des temps nouveaux.

Organiser la profession, c’est, dans le plan local, régional, national, réunir entre elles les différentes catégories de travailleurs, depuis l’ouvrier manuel jusqu’au patron, pour une même branche de production. C’est associer entre elles les catégories de productions similaires et complémentaires. C’est juxtaposer, combiner sur l’initiative concertée des intéressés eux-mêmes, les différents éléments humains, techniques, industriels de cette production. C’est provoquer, protéger leur rencontre suivant des modalités une fois établies. Et, au sommet, c’est doter le pays, l’Etat, leurs gouvernements d’un organe de conseil économique dont les avis seront à la fois obligatoires et librement émis. »

[37] « Quand finira-t-on par comprendre que les Français, votant pour leurs partis accoutumés – comme les vieux chevaux s’acheminent mécaniquement vers leurs anciens abreuvoirs – ne croient plus aux distinctions entre partis ? Quand finira-t-on par se rendre compte qu’une vague de fond s’élève parmi nos compatriotes, qui submergera les vieilles rancunes, les vieilles timidités ? Elle nous portera, si nous voulons la conduire, vers les eaux sereines de la paix sociale ; elle nous jettera, si nous restons passifs vers les écueils de sanglantes révolutions. »

[38] « Si la plupart des syndicats agricoles ont su rester professionnels, un trop grand nombre de syndicats industriels se sont mis à la remorque de la politique. Leur attachement à la C. G. T. et à la C. G. T. U. les entretiennent dans une perpétuelle attitude de démagogie et de subversion. Les syndicats, pour jouer leur rôle, doivent être exclusivement professionnels et régionaux. Leur base unique doit-être l’entreprise. Et si une coordination technique s’impose sur le plan national, elle ne doit en aucun cas revêtir un caractère de coalition. »

[39] « Sous cette réserve que le droit au travail soit respecté, que le droit au salaire soit sauvegardé. Il n’est pas possible que, dans chaque région, dans chaque genre d’entreprise, un minimum de salaire calculé sur les indices locaux ne soit réservé au travailleur consciencieux.

Il serait stupide et inhumain que ce dernier, resté fidèle à son entreprise, ne soit intéressé à sa prospérité autant qu’il est menacé de chômage par ses revers.

Nul droit de regard ne se justifierait pour l’ouvrier sans une part effective de responsabilité quant à la gestion, ses bénéfices et ses pertes : il serait donc équitable d’introduire sagement dans nos mœurs et cette responsabilité et ce droit de regard, sur la base de la « fidélité ».

Ce serait méconnaître les services rendus, rester aveugle devant l’évolution des esprits que de cantonner à priori le travailleur manuel dans son atelier, dans le rayon immédiat de sa machine-outil. L’ouvrier confirmé, persévérant dans ses vertus professionnelles et civiques, attaché à son entreprise est un « homme de confiance ». »

[40] « Qu’est-ce à dire ? Et cette originalité n’est-elle point précisément une manifestation « raciale » ? Le fait qu’un néologisme disgracieux soit nécessaire pour exprimer l’idée montre bien à quel point celle-ci naîtrait, sur notre sol, d’une conception artificielle. Que l’on suive son développement à travers les siècles et deux observations se dégageront, lumineuses, de cet examen. Dès le début, dans le cadre des disciplines romaines, amalgame de races distinctes, autochtones ou importées par de lointaines et successives invasions. Au long de la croissance nationale, et de manière continue, sédimentation et infiltrations d’éléments extérieurs incessamment assimilés à l’organisme français. Formation morale et spirituelle, absorption et fusion constantes forment donc les deux caractéristiques essentielles de ce qu’on peut appeler notre race. Libre à d’autres de répudier par principe ce qui ne se range pas sous la rubrique d’une tribu-mère ; libre à nous de voir dans cette formule un retour vers la barbarie ancestrale, vers la vieille opposition des clans ; libre à nous d’y trouver la manifestation d’un orgueil dont un nouveau « Got mitt uns » justifierait les actes les plus inhumains. Protégeons-nous, d’abord par notre cohésion maintenue, contre de semblables menaces. Veillons à ne pas fausser la nature et l’esprit constitutif de notre communauté.

Comment dans ces conditions, commettrions-nous l’erreur d’un exclusivisme « raciste » ? On ne voit pas d’après quelles normes on pourrait le codifier. Voudrait-on lui appliquer le discriminant négatif d’un xénophobisme à retardement, qu’elles qu’en soient les victimes ? Ce serait à la fois se révolter contre l’ordre des choses, contre le bon sens, contre la nature. Et, pour ne parler que de ceux de 1914-1918, nos Morts protesteraient, du fond de leurs tombes héroïques, si des Gouvernements atteints de folie osaient arracher à la communauté française ceux qui, lui ayant donné leur sang, se sont, du même coup, incorporés à sa substance. La race française est une magnifique synthèse, disciplinée, cultivée, équilibrée. Elle forme un tout ; nulle recherche linguistique, nulle analyse d’hérédité ne peut prévaloir contre ce fait. Nulle considération de provenance géographique, d’appartenance religieuse en saurait intervenir. La qualité, la dévotion française seules importent, à condition qu’elles soient sincères, éprouvées, confirmées. »

[41] Les étrangers

« Si le problème ethnique ne se pose pas la question des étrangers s’impose. Car l’assimilation des apports dont nous sommes constamment enrichis ne saurait se poursuivre sous l’afflux incontrôlé, massif, pléthorique d’immigrations perpétuelles. On ne saurait trop insister sur les inconvénients des innombrables appels de main d’œuvre lointaine auxquels on a recouru depuis 1918 pour remettre en valeur le territoire, reconstituer les régions libérées puis faire face aux outrances de la surproduction. On a vu s’établir dans nos provinces, parfois très loin des zones frontières, un pullulement de colonies conservant, avec leur nationalité, une quasi-autonomie morale, religieuse, administrative. On a vu se glisser jusque dans les rouages intimes de notre existence populaire les déchets de toutes les convulsions politiques fomentées à travers les pays voisins ou éloignés.

Paris et les grandes villes, Marseille en tête, sont saturés d’expulsés, d’interdits de séjour, de déracinés. L’excessive facilité des naturalisations sans période suffisante d’épreuve introduit dans nos rangs civiques une multitude croissante d’« indésirables ».

Et voici que le racisme hitlérien, combiné avec notre folle sensiblerie, nous condamne à héberger une foule grouillante, virulente d’outlaws que rien ne garantit ; »

[42] « Résumons-nous. Le « racisme » n’appartient qu’aux nations restées primitives et dont l’unité morale ne s’est affirmée que pour envahir ou se venger. Le « racisme » est une œuvre ou une arme de guerre. La civilisation classique appliquée à des peuples issus de leur propre sol, enracinés sur leur terre, policés et humains, donne une âme collective aux éléments les plus hétérogènes. La France a offert à l’influence gréco-latine les ressources d’une vitalité intense et diverse. L’hitlérisme et ses outrances y sombreraient bientôt sous le flot de l’odieux et du ridicule, plus meurtrier encore. »

[43] Loyale hospitalité

« Reste à protéger notre loyale hospitalité contre le déferlement abusif des étrangers venus pour déposséder notre main d’œuvre, transporter parmi nos concitoyens le germe de l’émeute et de la révolution, vicier l’expression de la pensée nationale. Une législation pertinente devrait débarrasser la Métropole des travailleurs arrivés par milliers de l’Europe Centrale, Orientale et demeurant sur notre territoire sans contrats de travail réguliers. De même serait-il nécessaire d’expulser au premier délit de droit commun les réfugiés chez qui l’attitude à l’égard de l’hospitalité française serait plus faite d’arrogance ou de parasitisme que de reconnaissance. De même convient-il, surtout, de réviser le statut des étrangers admis à la naturalisation en rendant plus sévères et plus strictes les formalités et les conditions de leur entrée dans la famille française. Nous nous refusons à établir un classement de nos concitoyens par origine, à partir du moment où celle-ci s’est effacée devant l’unité française, à partir du moment où les hérédités, confessionnelles, ethniques, se sont inclinées devant l’impératif absolu d’un sentiment et de réflexes patriotiques. Ceux-ci ne doivent pas même tenir compte de celles-là. »  

[44] «  Notre génie national façonne les races et se les incorpore ; le problème ethnique n’existe pas chez nous. La civilisation gréco-latine exclut la domination des Barbares, ne supporte pas sans déchéance l’invasion des parasites et des mercenaires : la question des étrangers demande une solution rapide et vigoureuse. »

[45] « L’Union des États de l’Europe semble donc devoir débuter sous l’aspect d’un accord, d’une combinaison d’accords commerciaux. Elle s’amorcerait de la sorte par un régime simplificateur des relations réciproques entre les peuples et par un commencement de stabilité dans les échanges commerciaux. Les États-Unis d’Europe ne sauraient être que l’élargissement d’une entente économique préliminaire. Celle-ci constituera tout à la fois la pierre de touche et le premier stade constructif de la grande entreprise séculaire.

Une menace asiatique généralisée, si elle devait se produire, pourrait inaugurée le stade suivant, vers une coordination politique. Mais n’anticipons point. »

[46] « Tout ce livre, comme toute la pensée de mes amis, est hanté par le souci de subordonner les moyens au but. Le but est l’existence nationale. Un régime est un moyen. Les hommes qui le servent ne sont que des instruments. Avant de crier : « Vive la République ! » ou « Vive l’Empereur ! » ou « Vive le Roi ! » nous exigeons que l’on crie : « Vive la France ! »

[47] Le Français

« Le Français lui-même est à la fois idéaliste et individualiste. Il accepte et recherche la discipline, pourvu qu’elle soit juste et lui assure franchise, aisance dans les actes licites de sa vie privée. Aimant l’ouvrage bien fait, il possède l’esprit critique, il aime à le faire voir.

Généreux, enthousiaste, il fait preuve, dans l’expression de ses sentiments profonds, d’une pudeur qu’on prend parfois pour du cynisme. Pondéré de nature, il porte en lui du bon sens ; il pardonne difficilement à ceux qui, abusant de son goût latin pour le verbe, l’ont poussé, par leurs discours, à des gestes vains ou inconsidérés. Il est volontiers frondeur, tout au moins en ses propos, et veut faire entendre sa voix. Celle-ci, exprimée par chacun dans le cadre de sa compétence respective, apporte un élément précieux au travail de la communauté. »

[48] « En réalité, le candidat promet tout ce qu’on lui demande. L’élu, futur candidat, s’efforce de conserver sa clientèle et de l’augmenter ; l’essentiel de sa vie consiste en recommandations, sincères ou de façade. Les Cabinets de ministres, les directeurs de ministères, les chefs d’entreprise sont inondés de recommandations parlementaires. Ainsi se perd le peu de crédit dont jouissent nos députés et sénateurs ; ainsi se perd, dans les besognes extérieures à leur charge, le temps qu’ils devraient consacrer au seul bénéfice des grandes questions nationales ; ainsi se courbe leur sentiment du devoir sous la pression d’un électoralisme dégénéré. »

[49] « La France gouvernée par une autorité judicieuse et forte dans une décentralisation vigoureuse et prospère ; la France fraternelle, dispensatrice de libertés, compensatrice d’inégalités ; la France généreusement, intelligemment libérale, mais débarrassée des indisciplines du « Libéralisme » ; la France honnête, fière de son passé, jalouse de sa place parmi les nations, ambitieuse de progrès ; la France tout à la fois résolue et pacifique.

Voilà ce que nous voulons substituer à la France amoindrie, troublée, incertaine, que les hommes de la politique se préparent à nous remettre, à nous les hommes de la Victoire, afin que nous la sauvions encore une fois. »

[50] Le « Français moyen » réglait son vote d’après le degré de complaisance et d’habileté des candidats ; il reconnaissait vaguement sa pensée profonde parmi les généralités qu’on lui récitait et trouvait dans cette garantie verbale un apaisement de sa conscience.

Tant de scandales, tant de reniements ont fini par lui ouvrir les yeux. Les représentants du peuple frémiraient s’ils se rendaient un compte exact du mépris dans lequel ils sont distinctement tombés. Leurs ruses, leurs combinaisons, leurs manœuvres n’intéressent plus. Seules restent les idées fondamentales qui leurs servaient de couverture et d’alibi. C’est autour de ces idées que les Français, enfin conscients d’avoir été trahis, entendent s’unir et sauver leur pays. Le propagande Croix de Feu préparait et attendait depuis longtemps ce redressement, cette échéance. Son mérite et de n’en avoir point douté. 

Ainsi s’explique notre thèse de la réconciliation. Celle-ci eût-été incomplète, inopérante si elle avait été limitée à des citoyens d’affinités très voisines. Mais nous avons satisfait de plus hautes ambitions. Nous avons fait comprendre aux hommes de bonne volonté qu’on peut-être social sans cesser d’être national et qu’on peut-être national sans abandonner sa recherche du progrès social. Le signe de la résurrection est la conjonction spontanée de forces ardentes de la gauche avec les forces ranimées de la droite, les unes et les autres débarrassées de leurs faux chefs. Admirable découverte qui s’opère au plus grand dommage des politiciens, des sectaires et des pédagogues. La France retrouve enfin la jeunesse de sa pensée, la vigueur de ses actes. Il fallait faire évanouir les ombres. Il fallait faire entendre la claire sonnerie du réveil national. Nous nous en sommes chargés. »

[51] « Il faut assurer la répartition du travail sans la soumettre aux caprices, à la fantaisie inventive de chacun. Il faut mettre fin aux abus des indemnités de chômage, à la légende coupable du « mauvais travail » dont on s’est trop souvent servi pour introduire et maintenir en France une main d’œuvre étrangère pléthorique. Une politique scolaire absurde éloigne du travail manuel offert par l’agriculture et l’industrie un trop grand nombre de jeunes gens lancés à la poursuite de diplômes inutiles. »

[52] « Enfin rendons au mot assistance toute sa noblesse. Réalisons un lien permanent entre les divers systèmes d’assurance et une assistance rénovée. Celle-ci est chez nous, lamentablement administrative et politique. »

[53] « Ce livre a voulu apporté aux vivants les commandements, les adjurations, les reproches même des martyrs. De ceux-là doivent nous arriver les paroles de résurrection ; ils nous ordonnent de le ranimer à l’ardeur juvénile de nos cadets, de nos fils.

Ils méprisaient les partis et ne voulaient plus s’en souvenir. Ils avaient fondé entre eux l’union des classes, des religions, des origines dans une volonté commune de sauver le pays. Ils se donnaient à leur devoir avec une résolution calme, attentive, tenace, familière sans apprêt ni grandiloquence. Ils avaient acquis la notion de l’effort utile, du possible de l’impossible. Ils savaient que rien de grand ne s’obtient sans une patience inaltérable et un total oubli de soi-même. Nous avons, grâce à eux, gagné le titre de Vainqueurs. On a voulu nous le faire oublier. Nous l’avons relevé, pour le transmettre à nos descendants. Telle est la signification, telle est la doctrine spirituelle du Mouvement Croix-de-Feu. »

[54]

AUX CROIX-DE-FEU ET BRISCARDS

AUX VOLONTAIRES NATIONAUX

« La période critique 1934-1935 est commencée. Bientôt va s’ouvrir la série des évènements intérieurs, des circonstances extérieures d’où sortiront soit le relèvement national et la Paix, soit le retour définitif au désordre et la Guerre. Il s’agit du destin de notre pays, de son existence, de sa grandeur sereine ou de sa chute irrémédiable.

Tout notre apostolat prêche le culte de la responsabilité. Hommes du Mouvement Croix-de-Feu, mesurons nos responsabilités. Parce que nous ne sommes liés à aucune coterie, à aucun combinaison, parce que, dénonçant la caducité des factions politiques, nous ne subissons aucune influence partisane, la Nation attend de nous vérité, conseil, salut. En retour, quels devoirs nous incombent ! Ne pas tromper l’attente de la patrie. Surtout, la servir, la servir à cœur, à corps perdu, non point pour nos Associations, mais par nos Associations, non pour notre gloire, mais pour la sienne et dans un total oubli de ce qui n’est pas elle-même. »

[55] « Qui donc prévaudrait contre notre foi patriotique, notre incorruptible pauvreté, notre discipline enthousiaste, notre culte des Morts, notre don passionné à nos enfants ? »

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article